Pour une Théorie Critique-Démocratique à l'ère algorithmique fondée sur la justice comme co-création
sexta-feira, 20 de junho de 2025
Atualizado em 18 de junho de 2025 11:31
Le monde imaginal et l'avenir comme à-venir
L'articulation entre philosophie, poétique et imagination constitue un enjeu central pour résister à l'hégémonie de la rationality techno-scientifique. Jacques Derrida, Byung- Chul Han, Henry Corbin, Gaston Bachelard et Ruha Benjamin soulignent la nécessité de mondes autres, créés à partir de l'insurrection symbolique, du langage poétique et de l'imagination politique comme force de transformation radicale. Il s'agit de concevoir l'avenir comme devenir et à-venir plutôt que comme prédictible par des moyens algorithmiques qui réduisent la complexité et la multiplicité du monde et de l'être humain à une raison instrumentale vouée à l'efficacité et à la maximisation du profit.
Heidegger, en particulier, valorisait la poésie comme mode de pensée capable de dévoiler la vérité et de permettre une compréhension plus profonde de notre rapport au monde et à la technique, considérant le langage poétique comme fondamental pour résister à la réification du monde promue par la technique moderne. Heidegger, notamment dans Poetry, Language, Thought (1971), propose que la poésie soit le langage originaire de l'être, antérieur au langage instrumental et à la rationalité technique. Dans son essai sur Hölderlin (Poetry, Language, Thought. New York : Harper & Row, 1971, pp. 209-229), il affirme que c'est par la poésie que l'être humain habite le monde, car elle ouvre des espaces de sens et fonde des mondes. La poétique n'est donc pas un ornement, mais la forme la plus radicale de pensée, car elle permet l'accès à l'être de manière non- calculante, non-instrumentale.
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